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BCE

La baisse des taux directeurs n’est pas pour tout de suite

Créé le

15.03.2024

-

Mis à jour le

26.03.2024

Le 7 mars, la Banque Centrale Européenne (BCE) a une fois de plus maintenu ses trois taux d’intérêt directeurs, son taux d’intérêt des opérations principales de refinancement demeurant à 4,50 %. Depuis la réunion du Conseil des gouverneurs de début d’année, le reflux du niveau général des prix s’est poursuivi. Publiée à 2,9 % en décembre, l’inflation a reculé à 2,8 % en janvier et à 2,6 % en février (estimation flash d’Eurostat). Selon l’institution monétaire, les conditions de financement sont restrictives et les hausses passées des taux d’intérêt continuent de peser sur la demande, contribuant ainsi au ralentissement de l’inflation. « Nous sommes dans un processus de désinflation, a souligné la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de la conférence de presse qui a suivi l’annonce du nouveau statu quo monétaire, [...] il y a clairement un déclin et nous faisons de bons progrès. » D’ailleurs, la BCE a revu ses projections d’inflation à la baisse, pour 2024 et 2025, principalement sous l’effet d’une contribution plus faible des prix de l’énergie. La banque centrale table désormais sur une hausse des prix moyenne de 2,3 % en 2024 (contre 2,7 % estimés en décembre) et de 2 % en 2025 (contre 2,1 % estimés en décembre).

Alors que l’inflation se rapproche un peu plus de son objectif à moyen terme de 2 %, la banque centrale n’est toutefois pas suffisamment confiante pour assouplir sa politique monétaire et baisser ses taux. Si la plupart des mesures de l’inflation sous-jacente ont encore diminué, les tensions sur les prix d’origine intérieure demeurent élevées, entretenues par la forte progression des salaires. Quant à l’économie en zone euro, elle reste atone. La BCE a également abaissé sa projection de croissance pour 2024, à 0,6 % (contre 0,8 % auparavant), qui devrait rester modérée à court terme. « Christine Lagarde tente de ne pas faire de vagues en maintenant une posture inchangée. Cependant, dans un contexte de baisse de l’inflation et de faible croissance, la pression en faveur d’une baisse des taux devient de plus en plus forte, estime dans une note Nicolas Forest, CIO de Candriam. [...] Nous pensons que la BCE sera la première banque centrale à réduire ses taux en juin, car elle disposera des données et des arguments nécessaires pour normaliser sa politique monétaire [...]. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº891
L’inflation en zone euro se rapproche un peu plus de sa cible de 2 %
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