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États-Unis

L’inflation pourrait perdurer

Créé le

19.05.2021

Malgré ses convictions de colombe, Janet Yellen, actuelle Secrétaire au Trésor des États-Unis, qui a dirigé la Réserve Fédérale de février 2014 à février 2018, a envisagé au début du mois de mai une augmentation des taux directeurs, face au risque de surchauffe (et donc d’inflation) : « Il se peut que les taux d’intérêt doivent augmenter quelque peu pour s’assurer que notre économie ne surchauffe pas », a-t-elle dit lors d’une interview enregistrée le 3 mai en vue d’un événement diffusé en ligne le lendemain par The Atlantic. Les marchés n’ont guère apprécié, le S&P 500 décrochant de 2 %, et Janet Yellen a rapidement modulé ses propos.

Il n’empêche, la perspective d’un arrêt de la politique monétaire accommodante menée par la Fed est dans tous les esprits, même si le nouvel objectif de la Fed (défini à Jackson Hole le 27 août 2020) laisse la possibilité à la banque centrale américaine d’accepter un certain niveau d’inflation pendant un certain temps.

En avril, l’inflation hors éléments volatils a atteint 3 % (par rapport à avril 2020) aux États-Unis et la Fed affirme que le contexte actuel est celui d’une poussée inflationniste transitoire. Mais Axel Bote, stratégiste international chez Ostrum AM, après examen de multiples données économiques (notamment les pressions sur nombre de matières premières comme le lithium ou encore le nickel, liées à la transition vers un modèle de développement durable qui pousse les prix de ces biens à la hausse) estime que « l’inflation n’est pas qu’un phénomène transitoire ».

Les marchés craignent que l’attentisme de la Fed n’entraîne un resserrement monétaire à la fois plus tardif et plus brutal. S. G.

Achevé de rédiger le 19 mai 2021.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº857
RB