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BCE

Ces risques qui menacent la stabilité financière

Créé le

26.11.2021

+7,3 % : la hausse des prix de l’immobilier en zone euro au second semestre est impressionnante. Jamais depuis 2005 une telle performance n’avait été enregistrée. Elle a de quoi réjouir les propriétaires, mais inquiète la Banque centrale européenne (BCE) : « Malgré le redressement dans la construction résidentielle, les pénuries de main-d’œuvre, les goulots d'étranglement sur les chaînes d'approvisionnement dans le monde et les hausses des prix à la production pèsent sur les capacités du secteur de la construction pour augmenter l'offre de logements, ce qui exerce une pression à la hausse sur les prix des logements », souligne la BCE.

France, Allemagne et Pays-Bas sont particulièrement visés. En raison de cette exubérance, les risques de correction des prix à moyen terme auraient augmenté de manière « substantielle ». Au point que la BCE évoque une éventuelle activation de mesures macroprudentielles.

Toujours côté immobilier, le rapport de stabilité financière de l’institution constate le redressement de l’immobilier d’entreprise, mais s’inquiète des faibles perspectives du segment « non prime ».

Le développement du télétravail et une demande plus forte pour des bâtiments plus respectueux de l'environnement peuvent  à moyen terme déplacer la demande vers des bureaux plus modernes et de meilleure qualité. « Le passage au commerce électronique peut également avoir un impact majeur sur les espaces de vente au détail de moindre qualité » : pour la BCE, un fort déclin de ce segment aurait des conséquences sur le système financier et pourrait affecter l’économie réelle. Il existe trois éléments de transmission en pareil cas sont un risque de crédit accru, une diminution de la valeur des garanties et des pertes sur les avoirs directs. La BCE pointe notamment du doigt le fait que, dans les cinq ans précédant la pandémie, assureurs, fonds de pension, fonds d’investissement et sociétés ont principalement acheté des actifs « non prime », ce qui laisse craindre des expositions substantielles. À noter également des inquiétudes de valorisation sur certains marchés financiers.

Point positif, le risque sur les faillites d’entreprises, majeur il y a un an, est fortement revu à la baisse, notamment en raison de la reprise économique. « Les faillites se sont stabilisées à environ 15 % en dessous des niveaux d'avant la pandémie », constate la BCE.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº862