[WEB ONLY] Banques, nouvelles pertes en ligne

La Banque Postale envisage de fermer Ma French Bank, sa filiale 100 % mobile lancée en 2019. Elle a initié une procédure d'information-consultation des instances représentatives du personnel le 18 décembre 2023.

La conjoncture, marquée par une hausse rapide des taux d'intérêt, a contribué à lui faire accumuler des pertes considérables, totalisant 255 millions d'euros entre 2018 et 2022. Mais ce n’est pas le seul facteur. Même si Ma French Bank a conquis quelque 750 000 clients d'ici fin 2023, la banque n'a pas réussi à atteindre la rentabilité ni à définir son modèle économique au cours de ses cinq années d'existence. Son objectif commercial de dépasser le million d'ici 2025 n’aurait pas changé la donne. Des investissements massifs, notamment dans l'élargissement de l'offre d'épargne et de crédit, auraient été nécessaires pour assurer la rentabilité de Ma French Bank. Et cela ne fait pas partie des priorités stratégiques de Stéphane Dedeyan à la tête de La Banque Postale, qui met l'accent sur l'accélération de sa propre digitalisation.

Pas de vente prévue

Si la cessation des activités de Ma French Bank se concrétise, elle se déroulera progressivement sur une période de 12 à 18 mois. La Banque Postale s'engage à offrir à ses 161 collaborateurs la possibilité de poursuivre leur carrière au sein du groupe. Par ailleurs, La Banque Postale, filiale de La Poste, propose aux clients de Ma French Bank d'assurer la continuité de services à travers son réseau physique et numérique, en leur ouvrant un compte.

Pas question de vendre, donc. ING et Orange Bank ont déjà constaté que les banques en ligne ne trouvent pas preneur. À défaut, Boursorama (Société Générale) et Hello Bank (BNP Paribas) ont repris une partie de la clientèle.

Le défi de la rentabilité dans un marché en constante évolution doit aussi être relevé par les meilleures. L’histoire récente de BoursoBank en témoigne. Les groupes bancaires français disposent pourtant tous une banque en ligne. Crédit Mutuel Alliance fédérale réfléchit même à transformer la sienne en outil de conquête. Ces sujets sont au cœur de notre dossier sur la rentabilité bancaire.